vendredi 19 décembre 2008

L'alsacien, langue discriminatoire

Ce que nous rapporte Henri Scherb, président de l'association Heimetsproch un Tradition, est tout simplement édifiant! Non contents d'avoir bousillé totalement la langue naturelle des Alsaciens, c'est à dire l'allemand dialectal, 's Elsasserditsch et sa forme écrite, l'allemand, voilà que les Jacobins ont décidé, par l'entremise de la HALDE (haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, basée à Paris et composée d'un gratin de parlementaires et haut-fonctionnaires nommés directement par le Président!), que le simple fait de souhaiter d'un candidat à l'embauche qu'il soit apte à s'exprimer en alsacien (bi uns ìm Elsàss!), est une discrimination, à l'égard d'autres candidats qui n'auraient pas cette capacité linguistique. Seules les langues nationales (allemand et français) seraient reconnues. Nos malheureux ancêtres, qui ont subit l'interdiction de s'exprimer dans leur propre langue (Sprachverbot) en 1940 puis en 1945, doivent se retourner dans leur tombe! L'alsacien, qui, en 2008, n'est pas au meilleur de sa forme, serait-il aux yeux de ces messieurs de la HALDE une sous-langue, un vulgaire patois sans avenir alors qu'à quelques dizaines de kilomètres, le Schweizerdeutsch est une langue de communication in-dis-pen-sable dont la maîtrise à assuré un emploi à des milliers de travailleurs-frontaliers du Sundgau? Pour ces champions autoproclamés de la "diversité", n'y a-t-il pas une formidable contradiction si ce n'est une volonté affichée de nuire et de casser le peu qu'il reste? Lorsqu'au nom de l'Egalité républicaine, on prive une population de sa langue historique, de sa culture, de son Histoire, n'y a-t-il pas là aussi discrimination? N'est-ce pas là une forme de racisme légal? Pire, il y a un mot tout trouvé, nous l'appelons ethnocide et nous nous étonnons chaque jour que la République ne soit condamnée pour ces faits inadmissibles et indignes de la "patrie des Droits de l'Homme". Jetzt langt's, Finger weg von unserer Sprache!
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Halte à trop de HALDE


Cela ressemble à une mauvaise blague. Mais pas du tout ! Le proverbe qui dit que « l´enfer est pavé de bonnes intentions » se vérifie une fois de plus ! A moins que...

Voilà, je vous explique le problème: madame H.Schneider de Guebwiller gère une affaire d´entretien de plantes et décorations florales et arbustives pour les entreprises, usine, bureaux et commerces.L'entreprise travaille en Alsace comme au Pays de Bade voisin d´où la nécessité d´être bilingue. Madame Schneider, en Juillet 2008, fait une offre d´emploi à l´ANPE (Àrweitsàmt) de Guebwiller : « cherche personne parlant français et dialecte alsacien souhaité! ». Refus de l'agence qui d´après la « loi anti-discrimination » dont l'Autorité gardienne est la HALDE - Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité-, ne peut publier de demande qu'avec des langues nationales. Ce sera donc français-allemand, l'alsacien n´a pas voix au chapitre ! Il parait qu'il en est de même en Bretagne, en Corse...

J'ai téléphoné à un responsable de l´ANPE de Guebwiller, puis à la HALDE à Paris - 75009 - 11, rue Saint Georges. Une personne, qui ne peut donner à la rigueur que son prénom et ne veut pas connaître le mien, me répond que les conversations doivent être anonymes! Ce qui signifierait que rien ne serait vérifiable!? Cet "anonyme" me confirme la rigueur de la loi anti-discrimination avec interdiction des langues régionales... pour ne pas discriminer ! Voyons mais c´est bien sûr ! Alors, dans mon imagination débordante je vois surgir le spectre du « Jacobin sectaire» qui ne veut voir qu'une seule tête alignée et standardisée dans les rangs d'oignons des troupes supplétives provinciales.

Depuis le 21 juillet 2008, après de laborieuses péripéties, le Congrès a fait entrer dans l´article 75/1 de la Constitution l´appartenance des langues régionale « au patrimoine de la France ». Il est vrai que, habillés du « 75-parisien » nous sommes sous bonne garde ! Il faut se rendre à l'évidence : ceux qui ont pondu cette loi anti-discrimination n´étaient pas sans arrière-pensées... ! Il faut dire que ce nationalisme sectaire et borné nous aura empoisonné l´existence. Il nous prend d´une main ce qu'il fait semblant de donner de l'autre !

Cette loi prétend ainsi établir une distinction entre les "bonnes langues nationales"! et les autres; à interdire ou à éradiquer ? Nous fêtons le 60è anniversaire des « Droits de l´Homme », nous aimerions en voir la couleur ! Chez nous en France règne plutôt la Liberté conditionnelle, l'Egalité de façade et la Fraternité condescendante spécialement pour les langues régionales. Cette politique intolérante porte ses fruits, puisque rien que dans le Haut-Rhin plus de dix mille emplois ont été perdus en Suisse et en Allemagne, depuis l'an deux mille pour cause d´incompétence linguistique ! L'Education Nationale progresse dans la destruction des doubles cultures ! Quel gâchis et que de richesses perdues pour la France !

Revenons à notre demande d´emploi. Avec « l'Elsasserditsch » on est parfaitement compris en Suisse alémanique comme au Pays de Bade puisqu'on y parle le même dialecte alémanique rhénan. Faut-il avoir Bac + X, avec langue allemande renforcée, pour soigner les plantes alors que celui qui parle encore sa langue maternelle régionale n´a aucun problème de communication ou de compréhension. Pour parler et écrire en Hochdeutsch-allemand standard, il aura des complexes s´il ne l´a pas étudié ou pratiqué et ne posera pas sa candidature. Où est la promotion sociale ? Cette loi anti-discrimination doit être maniée avec discernement par la HALDE. Elle est sans doute nécessaire dans les recrutements pour la Fonction Publique mais elle crée des inégalités dans la vie quotidienne où les minorités régionales et leurs spécificités sont à respecter et à encourager en tant que "Patrimoine de la France". Alors seulement la Haute Autorité pourra « répondre aux besoins sans discriminer... être davantage à l´image de la population et assurer son rôle d´intégration et de promotion sociale *».

Le 3 décembre 2008 la Commission des Libertés du Parlement Européen souhaite promouvoir les langues régionales et/ou minoritaires et « estime que le droit de parler et d´être éduqué dans sa langue maternelle est l´un des droits fondamentaux les plus basiques ».

Henri SCHERB

Président de HEIMETSPROCH un TRÀDITION

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