lundi 23 février 2009

Le Terroir alsacien menacé ?

Que serait l'Alsace sans ses vins, sa bière, sa choucroute, sa charcuterie, ses bretzels, son beckaoffa, son schnaps et son eiercognac du Val de Villé ? A vrai dire, pas grand chose. Les maisons en colombages, les noms de nos villages et notre tradition culinaire reste des liens -et malheureusement les seuls- encore vivaces qui nous rattachent encore un peu à notre identité. Or, ce terroir est menacé par l'uniformisation menée ici et là par les lobbies industriels. Petit tour d'horizon.

En Hexagonie tout d'abord où l'on apprend que certains cépages traditionnels tels le riesling pourraient être cultivés dans d'autres régions de France et cela à partir du 1er août 2009. Fermez les yeux et laissez-vous porter par vos sens. Un Gewurtz Lussac-Saint Emilion AOC accompagnant délicatement une choucroute au poulet sauce curry... hmmmm, avouez que c'est tentant et tellement exotique ! Tout autant que le Chemin des Seigneurs (ex Herrenweg) Collection Terroir pinot gris de la très chic cave de Turckheim (encore eux), qui décida dans un pur esprit marketing de franciser ses crus. On se souviendra qu'il y a deux ans la Hongrie fit interdire, par décision de la cour européenne, l'utilisation du nom tokay (qu'il soit d'Alsace ou du Frioul). Le Tokay demeure une exclusivité hongroise.

L'Europe bruxelloise, sous couvert d'une politique hygièniste drastique, met elle aussi son grain de sel en limitant le taux de... sel dans les bretzels. 15 grammes par kilo de pâte pour la recette bavaroise, c'est trop pour les technocrates. Même le boudin blanc serait sur la sellette. Trop gras, trop salé. "L'Europe c'est la liberté, laissez donc aux Bavarois leurs bretzels !" à déclaré un député bavarois. Mais que font nos députés alsaciens à Paris et à Strasbourg/Bruxelles ? De la politique Canada dry ?

Enfin, la mondialisation s'effondrant provoque des ravages et les houblonniers alsaciens en font déjà les frais. En effet, prémisses de la crise et retour au protectionnisme oblige, ils sont lâchés par leur principal client américain Anheuser-Bush (Budweiser), racheté dans la foulée par InBev, le plus gros brasseur mondial (dont le slogan est "The Best Beer Company in a Better World"). Ce ne sont pas moins de 400 hectares qui vont être tout simplement arrachés... la moitié de la production alsacienne.

Vous l'aurez compris, la réponse du berger alsacien au trucmuche mondialiste ne peut être que locale. Soutenez le tissu économique local, consommez alsacien, buvez une bière de printemps METEOR, un quart de Klevener de Heiligenstein ou une bouteille de Rouge d'Ottrott ! s'gilt !

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