dimanche 8 février 2009

Mr vergiss di nit !

Le 7 février 1940 à 6 heures du matin, la porte de la cellule s'ouvre sur le colonel Marcy. Le Dr. Karl Roos dormait encore, son compagnon de cellule Lobstein le réveilla. Marcy lui dit: "Courage, Roos! Votre heure est venue". "Déjà?" lui répond Dr. Karl Roos avant de répliquer: "Je proteste. Vous savez très bien, que je suis innocent". Son défenseur Berthon et l'aumononier Brandicourt l'accompagnent. On l'autorise à serrer une dernière fois la main de ses compagnons.

Devant la prison, un véhicule attend le condamné. Après environ 20 minutes de route, la voiture s'arrête. Il est 6h58. Sur le champ de tir au lieu-dit "la petite Malepierre", se dresse un poteau. Le Dr. Karl Roos prend congé du prêtre par ces mots: "Je meurs fidèle à ma foi, à ma patrie et à mes amis".

Deux soldats le conduisent au poteau. Il n'est pas autorisé à mourir debout. Les Français voulaient encore humilier le condamné innocent à l'heure de sa mort. On l'oblige à s'agenouiller et on lui attache les mains dans le dos ainsi qu'au poteau. De même, on lui bande les yeux. A neuf mètres du poteau, le peloton de douze hommes -douze Alsaciens!- prend position. On ordonne au douzième homme de viser le cœur.

"Je ne vous entends plus!" lâche le condamné. "Je suis toujours là" lui répond le prêtre. L'officier fait un geste pour que le prêtre se s'éloigne. Une seconde de silence puis s'élève une dernière fois la voix du Dr. Karl Roos par ces mots: "Jesu! dir mein Leben! Jesu! dir mein Tod!" Le sabre de l'officier s'abaisse et la salve crépite. Karl Philipp Roos n'est plus. Conformément au règlement, l'officier lui donne le coup de grâce dans la nuque.



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